Yves Klein Peinture De Feu

centre Pompidou, MNAM, Paris • © Succession Yves Klein c/o Adagp, Paris, 2019 Monochrome bleu sans titre, IKB 3, 1960 Œuvre caractéristique de l'Époque bleue, ce monochrome traduit la quête d'absolu de Klein. Il élabore une véritable théorie: la tâche de l'artiste n'est pas de créer mais de révéler une beauté invisible. Le bleu, couleur abstraite, en serait la plus pure expression. À partir de 1957, Klein se concentre sur cette couleur immatérielle, en utilisant une résine synthétique originale chargée en pigments outremer (IKB), brevetée en 1960 par l'Institut national de la propriété industrielle. L'espace de la toile est totalement saturé, imprégné de bleu. Il associera parfois à la couleur bleue celle de l'or, alchimique et sacrée. voir toutes les images Yves Klein, Anthropométrie de l'époque bleue (ANT 82), 1960 i Pigment pur et résine synthétique sur papier monté sur toile 155 × 281 cm • 155 × 281 cm • Coll. centre Pompidou, MNAM, Paris • © Succession Yves Klein c/o Adagp, Paris, 2019 Anthropométrie de l'époque bleue (ANT 82), 1960 Mise au point en 1960, la technique des pinceaux vivants permet à Klein de réaliser ce que le critique Pierre Restany qualifie d'« anthropométries ».

Yves Klein Peinture De Feu 2017

Elle n'altérait [pas] les grains de pigment individuellement, comme le fait inévitablement l'huile, la colle et même encore mon médium fixatif particulier. Le seul ennui de cela: l'homme se tient naturellement debout et regarde l'horizon. Yves Klein, « Remarques sur quelques œuvres exposées chez Colette Allendy », c. 1957. Yves Klein, Monochrome bleu sans titre (IKB Godet), 1958, collection privée, en dépôt au MAMAC, Nice, © Succession Yves Klein c/o Adagp, Paris; photo François Fernandez Anthropométries Le 28 avril 1958, Yves Klein fait sensation avec l'exposition du « Vide » à la Galerie Iris Clert à Paris, où il présente une galerie entièrement vide; murs repeints en blanc par l'artiste, la façade peinte en bleu. Le 5 juin de la même année, a lieu chez son ami Robert Godet, dans l'île Saint-Louis, la première expérience des « pinceaux vivants », où le corps nu d'un modèle féminin enduit de peinture bleue appose son empreinte sur un papier blanc fixé au sol. Lors de cette séance privée, le modèle rampe sur la feuille, recouvrant systématiquement la surface d'après les instructions de Klein.

Yves Klein Peinture De Feu Des

Il fit poser ses modèles et amies nues contre ses peintures de feu pour détourer leur silhouette avec de l'eau, repassant ensuite ces parties au lance-flamme pour révéler en négatif la trace spectrale de leur présence. Puis réitéra ces poses cette fois-ci avec de la peinture sur leur peau et autour de leurs corps à nouveau. Cette œuvre est son legs. Tout y était sans précédent, de la seule invention de l'artiste et demeurera à jamais nouveau (flambant neuf pourrait-on dire): la saisie d'une création où le feu joue un rôle semblable à celui de la lumière en photographie lorsqu'elle impressionne l'image sur la pellicule. Il l'écrit ainsi: « Mes tableaux ne sont que les cendres de mon art » (in L'architecture de l'air, Conférence de la Sorbonne, 1959). Incandescentes d'or et de bleu, elles rougeoient toujours. Yves Klein réalisant une peinture de feu. Yves Klein réalisant une peinture de feu, tandis qu'un pompier arrose la toile pour l'empêcher de prendre entièrement feu. Yves Klein réalisant une peinture de feu, tandis qu'un pompier se tient prêt à arroser la toile pour l'empêcher de prendre entièrement feu.

Yves Klein Peinture De Feu 2

Deux ans après sa première exposition à la galerie Colette Allendy, où il avait présenté ses monochromes, il fait un pas décisif vers l'« immatérialisation du tableau ». Pour l'occasion, l'artiste peint la vitrine en bleu, occultant la vue depuis l'extérieur, et il dispose un dais bleu autour de la porte de l'immeuble. Les visiteurs sont conviés à franchir ce sas coloré, puis à déguster un cocktail bleu, avant de pénétrer dans la galerie par la porte de service. « Je suis contre la ligne et toutes ses conséquences: contours, formes, composition », Yves Klein. Là, l'espace a été méthodiquement dépouillé de tout objet et repeint en blanc. Comme Klein devait le souligner un an plus tard, les lieux étaient vides « en apparence seulement »; ils étaient au contraire saturés de cette « sensibilité picturale », dans laquelle l'artiste voyait l'essence de la peinture. À travers un tel dispositif, il recherchait la puissance émotionnelle du tableau sans recourir aux objets, sans solliciter l'œil du spectateur.

Publié le 23 juillet 2020, par Stéphanie Pioda En seulement sept années, Yves Klein a créé un corpus d'œuvres au service d'une seule et même ambition. Donner corps à l'immatériel, au vide, le tout porté par une démarche spirituelle qu'il place sous sa propre trilogie: « Au nom du bleu, de l'or et de l'immatériel », invoque-t-il dans une carte de vœux signée « Yves... Yves Klein, Peinture de Feu. Couleur sans titre (FC 21), vers 1961, pigment pur et résine synthétique brûlés sur carton, 32 x 85 cm. Photo Arthur Pequin © Succession Yves Klein c/o ADAGP, Paris En seulement sept années, Yves Klein a créé un corpus d'œuvres au service d'une seule et même ambition. Donner corps à l'immatériel, au vide, le tout porté par une démarche spirituelle qu'il place sous sa propre trilogie: « Au nom du bleu, de l'or et de l'immatériel », invoque-t-il dans une carte de vœux signée « Yves Le Monochrome vous souhaite la Chance en 1960 ». Les outils du « peintre de l'espace », comme il se dénomme également, sont les quatre éléments: l'eau, la terre, le feu et l'air, une façon pour lui de prendre toujours une distance, que la trace de la main de l'artiste ne soit pas visible.