Quartier Rouge Bondage

A côté, il y avait un petit quartier de pêcheurs où les prostituées venaient avec des lanternes rouges pour annoncer leurs services. Malgré son statut actuel et la légalisation des maisons closes en l'an 2000 Le Red Light District est le résultat de différentes expériences sociologiques et urbanistiques menées au cours des vingt dernières années: dans les années 1990, une tentative d'introduction de la prostitution masculine a été faite, mais elle n'a pas eu le succès escompté, coïncidant avec une vague de criminalité cachée qui a conduit le maire de la ville, Job Cohen, à lancer en 2008 projet 1012, passant de 450 à près de 300 les établissements de la région, dont beaucoup sont clandestins et illégaux. En même temps, il a été décidé de donner à certains espaces une atmosphère plus bohème sous la forme d'artistes et de peintres exposant leurs œuvres dans les vitrines, tandis que la légalité de l'activité continue d'être appliquée dans un pays où ces zones de tolérance travaillent côte à côte avec les autorités sanitaires afin de pouvoir réglementer l'activité tout en satisfaisant une demande évidente.

  1. Easy | Quartier-Rouge

Easy | Quartier-Rouge

Dans une étroite ruelle du quartier chaud d'Amsterdam, une dizaine de personnes se bousculent dans l'espoir de serrer la main des deux arrière-grand-mères les plus célèbres du pays, Louise et Martine Fokkens, des soeurs jumelles qui cumulent à elles deux plus d'un siècle d'expérience dans la prostitution. A leur aise dans leurs santiags en simili cuir rouge, les deux soeurs de 70 ans parcourent crânement le quartier et répondent gaiement aux demandes d'autographes. Toutes de rouge vêtues, un foulard aux couleurs du drapeau des Etats-Unis enroulé autour du cou, elles détonnent dans un quartier où les autres prostituées, à demi dévêtues, aguichent les passants depuis leurs "fenêtres". Jeunes et plus âgés se pressent pour adresser un mot à Martine et à Louise, sous le regard curieux des nombreux touristes venus visiter le célèbre quartier. "Regardez, ce sont les ++Ouwehoeren++" ("vieilles putes" en néerlandais), s'exclame Koen Booij, 19 ans, interpellant les jumelles par leur surnom. Le jeune homme s'approche de Martine, qui lui signe un autographe sur une carte promouvant le dernier livre écrit par les soeurs Fokkens sur les coulisses du quartier chaud, où elles ont travaillé pendant 50 longues années.

"Nous avons couché avec plus d'hommes que vous ne pourriez compter", s'exclame Louise, échangeant un regard avec sa soeur: "nous nous sommes bien amusées avec les hommes", assurent-elles à l' AFP, dans un éclat de rire bruyant. Martine et Louise sont devenues célèbres avec un documentaire titré "Ouwehoeren" acclamé en 2011 au Festival du Film documentaire d'Amsterdam. Deux livres ont suivi, dont le premier "Meet the Fokkens" a été traduit en sept langues, selon l'éditeur Bertram en De Leeuw. Environ 70. 000 exemplaires des deux livres ont déjà été vendues aux Pays-Bas, ce qui les place sur la liste des best-sellers, selon leur éditeur. Dans cette ville marchande où, dès le XVe siècle, de nombreuses femmes vendaient leurs corps aux marins de passage, les soeurs Fokkens ont tout vu, ou presque. Entre 5. 000 et 8. 000 personnes travaillent dans le domaine de l'amour tarifé à Amsterdam, selon la porte-parole de la municipalité. "Des pères amenant leurs fils pour leur première fois aux clients aux goûts plus... particuliers, nous avons tout eu", affirme Martine, assise, l'air nonchalant, sur le lit installé à l'arrière de sa "fenêtre", l'une des 370 du quartier, située dans la rue Oude Nieuw, une petite allée qui se teint de couleur rouge néon à mesure que le soleil descend sur la ville.