La Princesse De Miyazaki

Grâce lui en soit pleinement rendue. Tellement de choses ont été analysées et décortiquées qu'il est ardu de trouver un nouvel angle critique sur ce long-métrage. Ode à la nature sauvage autant que manifeste contre la barbarie Humaine, il dépeint le crépuscule d'un Empire Féodal Japonais indigne de sa si grande et belle tradition. Empêtrée dans une idéologie guerrière meurtrière, il signifie le basculement identitaire d'une Nation à l'orée d'une reconstruction politique historique. Figures tutélaires hautement légendaires dans l'identification sociale du pays, les samouraïs personnifient la justice protectrice du Temple. Fiers combattants infaillibles, ils sont la garantie de l'inviolabilité du Territoire Nippon et incarnent l'esprit patriotique, tels plus tard les kamikazes au moment de La Seconde Guerre Mondiale. Mais leur image est ici largement écornée, le réalisateur les dépeignant comme agissant à la solde d'un État sectaire dépouillant les braves habitants de la foret pour mieux affirmer sa Puissance Empirique au mépris de toute considération naturelle.

La Princesse De Miyazaki Film

Comme c'est encore le cas dans certains animés d'aujourd'hui, leur rôle s'arrêtait souvent à l'incarnation d'un certain stéréotype féminin japonais ou étranger, et cela à travers des schémas manichéistes. Le personnage féminin devait rentrer dans un schéma précis, une caricature facilement compréhensible pour le lecteur: belle ou laide, gentille ou méchante, sage et soumise ou femme fatale, si possible, avec des formes… Leurs caractéristiques se heurtaient à un mur assez rapidement, en faisant des personnages très plats, passifs, loin du réel. Extrait de Princesse Mononoké Avec Nausicää de la Vallée, sorti en 1983, le studio Ghibli vient balayer ces clichés et apporter un vent de fraîcheur en matière de personnages féminins. Premièrement, le rôle principal d'un animé visant un public large (et non pas un sexe en particulier) se voit être donné à une femme, une rareté dans le monde de l'animation. Cette œuvre incarne aussi une des premières fois où une femme se voit attribuer des caractéristiques considérées dans la société patriarcale comme « viriles »: Nausicää est forte, indépendante, débrouillarde, combattante et domine même certains personnages masculins plus âgés qu'elle.

» Jouer avec les couleurs et les matières, c'est tout le travail du cartonnier et de son interprétation de l'œuvre. « La laine Prassinos qui sera utilisée pour recréer les matières végétales sera ainsi confrontée au fil de lin qui donne cet aspect satiné pour le minéral », détaille Delphine Mangeret. Et là, par exemple, pour redonner le côté humide du sommet de la pierre, on va utiliser de la soie bleutée. Pour l'écorce de l'arbre, je travaille en traits pleins et je redessine chaque forme de l'écorce. Le lissier saura recréer cet effet râpeux, rêche et mat de l'écorce avec des effets de creux et de bosse. Mais avant que le lissier ne se mette à l'ouvrage, un autre artisan interviendra: le teinturier. Et pour chacun d'entre eux, du cartonnier au lissier en passant par le teinturier, ce même mélange d'excitation et d'appréhension. « On ne voit le rendu que lorsque tout est fini alors on a toujours la crainte que notre interprétation soit passée complètement à côté du projet de l'artiste, exprime Delphine Mangeret.