La Cigale Et La Fourmi Jean Anouilh La

Anouilh, « La cigale » Le choix du titre Anouilh élimine la fourmi au profit du renard, réputé pour sa ruse, discret clin d'oeil au Roman de Renart. La cigale devient le personnage principal, héroïne triomphante qui dément ainsi sa légende et la fable source. La cigale est en réalité une fourmi. Elle est le moteur du récit (vers 9), impose sa parole, calcule, décide, ordonne (« j'entends » répété deux fois, v. 38 et 42, « vous l'augmenterez », v. 40, « je veux », v. Commentaire de La Cigale d'Anouilh. 50, contraignant le renard à « s'incliner », v. 57). La progression de la fable Une construction, efficace, est fondée sur un coup de théâtre qui constitue un renversement de situation et un retournement du sens de la fable de La Fontaine. Au plaidoyer pro domo de celui-ci en faveur de la cigale, incarnation de l'insouciance prodigue du poète, Anouilh substitue une satire mordante du milieu artistique et fait de la cigale un personnage antipathique. La fable est construite à la façon d'une petite comédie grinçante en 5 actes: – premier acte (vers 1 à: présentation du personnage principal; – deuxième acte (vers 9 à 32), la visite chez le renard.

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L'auteur jongle donc avec les idées reçues et les codes d'écriture, les inverse et fait une véritable critique des clichés. Ainsi, il affirme son originalité et son style d'écriture en jouant sur les effets de surprise et de décalage. Ce texte ressemble bien évidemment à l'œuvre « La Cigale et la Fourmi » de La Fontaine. Dans sa fable, l'auteur du 17 ème siècle présente une cigale insouciante, s'opposant à celle d'Anouilh, représentée comme manipulatrice. Celle de La Fontaine apparaît également sans défense, elle ne réplique pas et se laisse condamner à une mort inévitable tandis que la Cigale d'Anouilh se veut autoritaire et emploi pour cela des verbes de volonté tels que « je veux », « je sais » et se montre menaçante. En effet, elle fait allusion au serpent, son avocat et le port de la cape de renard met en évidence une menace de mort. La cigale et la fourmi jean anouilh d. La cigale de La Fontaine est aussi honnête, comme on peut le voir dans les vers douze, treize et quatorze qui s'oppose à la cigale d'Anouilh qui est représentée comme riche (v. 4, 5, 6 et 7), malhonnête et cynique.

Anouilh propose également une réécriture du conte "Cendrillon". Le mot "fable" vient du latin " fabula " qui signifie "récit". Une fable est un apologue, un récit allégorique où les personnages symbolisent souvent un caractère ou un trait humain, représente une idée. Par exemple, le renard symbolise souvent la ruse, le lion le pouvoir et l'âne l'idiotie. Dans un apologue, l'auteur utilise la fiction pour amuser le lecteur et le divertir, mais aussi pour lui donner une leçon. Il y a donc une visée didactique. Souvent, la leçon est explicitée sous la forme d'une morale, mais elle peut aussi être implicite. Les fables d'Anouilh sont le résultat d'une longue tradition de réécriture des fables. Si La Fontaine est le nom qui vient de façon évidente à l'esprit, il est loin d'être le premier à avoir utilisé ce genre. La cigale et la fourmi jean anouilh du. Il s'est lui-même inspiré d'Ésope. Anouilh justifie ainsi son entreprise dans sa préface: "Ces fables ne sont que Ie plaisir d'un été. Je voudrais qu'on Ies lise aussi vite et aussi facilement que je les ai faites et, si on y prend un peu de plaisir - ajouté au mien -, il justifiera amplement cette entreprise futile.