De La Dignité De L’homme (Pic De La Mirandole, 1486) – Eclairages Philosophiques

Il a alors vingt-quatre ans. Au début de l'ouvrage, Pic de la Mirandole s'appuie sur une parabole qui retrace la Création divine lorsque Dieu décida de créer la vie sur terre. On voit l'influence du mythe de Prométhée et d'Epiméthée de la mythologie grecque (dans le Protagoras de Platon): ils ont tous deux aidé Zeus lors de son combat contre les titans et, pour les remercier, le dieu des dieux leur confia une tâche. Il s'agit de la création des êtres vivants et des mortels. Ainsi, Prométhée se voit confier la construction de l'homme et Epiméthée celle des animaux. Epiméthée, en grec, signifie « celui qui pense après », et Prométhée donc, « celui qui pense avant ». Epiméthée distribue alors tous les pouvoirs aux animaux (le pouvoir de voler, de lutter contre le froid, la force, l'agilité…). De fait, il ne reste plus rien pour l'homme, et Prométhée décide de voler le feu et les arts aux dieux pour les donner à l'homme afin qu'il puisse survivre. Prométhée fut puni par Zeus et dut éternellement rester attaché à un rocher où un aigle venait lui manger un bout de foie quotidiennement.

  1. Pic de la mirandole de la dignité de l'homme aux droits
  2. Pic de la mirandole de la dignité de l'homme d'aquitaine
  3. Pic de la mirandole de la dignité de l'homme paris

Pic De La Mirandole De La Dignité De L'homme Aux Droits

Mais sa dignité n'est pas liée à telle ou telle métamorphose (par exemple un être cultivé serait plus humain qu'un être inculte, une forme ethnique de l'humanité serait plus humaine qu'une autre), elle est attachée à sa capacité de se métamorphoser. Pour les curieux, on peut lire le célèbre texte, monument de l'humanisme renaissant, qui ne fut pourtant pas publié à son époque, d'où j'ai extrait le passage précédent. JEAN PIC DE LA MIRANDOLE De la dignité humaine « Très vénérables Pères. J'ai lu dans les écrits des Arabes qu'Abdallah le Sarrasin, à qui l'on demandait quel était, sur cette sorte de théâtre qu'est le monde, le spectacle le plus digne d'admiration, répondit qu'il ne voyait rien de plus admirable que l'homme - opinion que rejoint le fameux mot d'Hermès: « C'est un grand miracle, ô Asclepios, que l'homme ». Or, méditant sur le sens de ces sentences, je n'étais pas satisfait par les nombreux arguments qui sont avancés de toutes parts en faveur de la supériorité de la nature humaine.

Pic De La Mirandole De La Dignité De L'homme D'aquitaine

Les intellectifs feront de lui un ange et un fils de Dieu. C'est en faisant valoir la partie la plus haute, l'intellective de son être que l'homme potentialise ses capacités à s'élever comme être humain au sens fort du terme et à s'approcher de Dieu. Nous avons donc parmi les choix à faire, des rapports de supériorité, un hiérarchie des valeurs dans la constitution de l'homme et son ascension « divine » qui font sa dignité. Un homme digne est donc un homme qui fait les bons choix. Conclusion Ce texte a une fonction didactique évidente. Ses connotations sont philosophiques par la problématique qu'il soulève. Jean Pic de la Mirandole nous initie à la question de la liberté en tant que liberté de choix constituant l'homme jusqu'à devenir digne et proche de Dieu. Nous voyons donc que la réflexion est marquée par la naissance de l'humanisme du fait de son intérêt pour la nature de l'homme. Cela n'est pas sans évoquer l'ouvrage de Jean Paul Sartre qui, quelques siècles plus tard, écrira L'existentialisme est un humanisme, proposant ainsi une étude l'homme libre du point de vue de son essence et de son existence.

Pic De La Mirandole De La Dignité De L'homme Paris

Si nous brûlons d'amour pour l'ouvrier lui-même et pour lui seul, c'est de son feu, qui est vorace, qu'à l'image des Séraphins nous serons embrasés soudain. Sur le Trône, c'est-à-dire le « juste juge », Dieu s'assied, juge des siècles. Sur le Chérubin, c'est-à-dire le « contemplateur », il vole; et comme s'il le couvait, il le réchauffe. Car l'esprit du Seigneur se meut sur les eaux, j'entends celles qui sont au-dessus des cieux et qui, selon Job, louent le Seigneur dans leurs hymnes matutinaux. Celui qui est Séraphin, c'est-à-dire « aimant », est en Dieu comme Dieu est en lui, ou plutôt Dieu et lui ne font qu'un. Grande est la puissance des Trônes, à laquelle nous atteignons par le jugement, suprême la sublimité des Séraphins, à laquelle nous atteignons par l'amour. Mais comment faire porter son jugement ou son amour sur ce qu'on ne connaît pas? C'est le Dieu qu'il avait vu que Moïse a aimé; c'est de ce qu'il avait vu dans sa contemplation sur la montagne qu'il a fait, en qualité de juge, une règle pour son peuple.
C'est que l'éloquence, ici, doit servir la vérité. L'orateur s'est voulu philosophe, mais enracinant sa pensée dans une sorte de philosophie paradoxale qui n'a de cesse que de chercher ce qui peut unifier toutes les doctrines en lice par-delà leurs différences. Concordia Discors, souhaitait Pico, car ce qui lui importait c'était de repérer ce qui fondait la différence de l'homme au sein de la Création, cette différence qu'il nomme sa dignité. Une dignité qui n'est rien d'autre que sa liberté, aux bases incertaines: «faute de nature propre, l'homme doit prendre en charge toute la nature », c'est-à-dire la connaître. Adam, à ses yeux, est ainsi par défaut ouvert à tous les possibles. Et en poète de lui-même, il ne peut et ne doit que s'auto-créer. C'est là que repose la dignité de l'homme, dans cette autorévélation pathétique si l'on peut dire, et c'est mà que repose sa différence et sa supériorité sur l'ensemble de la Création, anges compris. «Toi, aucune restriction ne te bride, c'est ton propre jugement auquel je t'ai confié, qui te permettra de définir ta nature ».