Le Dessin, De Gilbert Delehède - Fa Do Si

En France, Tokyo a été récompensé par le prix SNCF du polar et par le Grand Prix des lectrices de Elle. Theo Clare/Mo Hayder est décédée en juillet 2021.

Poesie Le Dessin De Gilbert Il

Méditaphe " s'amorce précisément là (" une voix sans voix / une voix de soif ") où, il y plus de vingt ans, la célèbre chanson " La voix que j'ai " se terminait presque: " cette voix qui se meurt de soif / à bout de justice et de joie ". À partir de focaillent et de vanitarium, justement, des allusions historiques viennent ponctuer le poème. Décès de la romancière et critique littéraire Linda Lê. On notera notamment la référence à l'institution judiciaire de la Saint-Vehme (V. 46), qui est un tribunal en exercice en Westphalie de la fin du Moyen Âge au début du XVIe siècle, et qui est demeuré célèbre pour la radicalité de son fonctionnement et la dureté de ses verdicts. La Saint-Vehme - ou la Vehme - " ne prononce que deux verdicts, l'acquittement ou la condamnation capitale, exécutée dans les plus brefs délais. " Cette institution, inspirant la crainte et rendant très difficile pour les plus humbles d'obtenir justice, est une référence courante dans la littérature romantique, et c'est vraisemblablement par ce biais qu'elle est connue du poète.???

Le procédé qui permet la construction de méditaphe est récurrent dans l'œuvre du poète qui, dans le seul champ sémantique de poésie, a proposé, entre autres, poéVie, poétude, poévision, poégramme et poégraphe. Dans " Méditaphe ", ce même procédé a produit trois, sinon quatre néologismes: luance (v. 27), par croisement de lueur et nuance; focailler (v. 42) qui, bien qu'orthographié tel quel dans le Dictionnaire des canadianismes, pourrait être généré par le croisement de focalisation et fuckailler; vanitarium (v. 43), par croisement de vanité et solarium ou auditorium (il s'agit d'une voix); et désirure (V. Poesie le dessin de gilbert bécaud. 58), par croisement de désir et sciure (éclisse et dévisse, associés au bois ne sont pas loin), voire déchirure. Le poème s'amorce sur le motif de la voix, lequel, avec ceux du langage et de la parole, peut être tenu pour emblématique de toute l'œuvre de Langevin. La voix est en effet le motif autour duquel se noue le projet même de la poésie (deux exemples: " Avec les simples munitions de ma voix / j'ambitionnais de fendre des emblèmes " et " je me suis attelé à la tâche souveraine / de faire l'élevage de ma voix mise à nu "), projet dont l'ampleur et les dangers qu'il fait courir peuvent eux-mêmes se formuler dans les termes d'un rapport au langage et à la parole (ici encore, deux exemples: " Au portique mal éclairé de mon langage / c'est vrai que je me débats comme un fou " et " ô ma tête… sous les rouages de la Parole ").