Les Pauvres À L Église Rimbaud

[... ] [... ] C'est que la prière et le recueillement ne se manifestent guère dans l'enceinte de l'église: ces femmes, malgré le missel qu'elles tiennent sous leur regard une prière aux yeux - ne pri[ent] jamais dès lors que durant six jours noirs Dieu les fait souffrir et les prières n'y changent rien: leurs oremus apparaissent aussi risibles que têtus Pareille obstination marque bien l'aliénation de ces misérables pour lesquels tout recul critique est inconcevable. Incapables de révolte, tous bavant la foi mendiante et stupide, Récitent la complainte infinie à Jésus Les pauvres en sont réduits à proférer une chanson sans fin, à réclamer une charité aussi improbable qu'humiliante de manière abjecte et révoltante aux yeux de Rimbaud qui assimile la complainte infinie à Jésus à une Farce prostrée et sombre aux gestes repoussants L'office religieux sombre alors dans une comédie de bas étage, sinistre et qui ne plaide en faveur des pauvres. ] LE SPECTACLE DES PAUVRES La misère physique. Le spectacle idyllique de cette communauté humaine réunie dans l'église ne résiste pas longtemps à l'ironie féroce de Rimbaud et à sa dénonciation virulente d'une réalité insupportable à plus d'un titre.

Les Pauvres À L Église Rimbaud Mag4 Net

Rimbaud décrit une humanité mauvaise L'église voudrait faire croire qu'elle arrive à rassembler les riches et les pauvres dans un seul endroit sans marquer de différence entre eux. Pour Rimbaud la messe est inutile. Elle est « prostrée et sombre » Conclusion Les pauvres à l'église est un poème où l'on retrouve toute la haine de Rimbaud contre l'Eglise et la société. Son regard est celui d'un adolescent en totale révolte contre son milieu, c'est-à-dire la bourgeoisie. Nous pouvons remarquer que les thèmes choisis par Rimbaud sont les mêmes dans Le Mal et A la musique. _________________ Grâce à vos efforts, notre site pourra s'améliorer! Avant de poster vos sujets lisez et signez notre charte ICI «Manier savamment une langue, c'est pratiquer une espèce de sorcellerie évocatoire. » [Charles Baudelaire]

Les Pauvres À L Église Rimbaud Et

Et tous, bavant la foi mendiante et stupide, Récitent la complainte infinie à Jésus Qui rêve en haut, jauni par le vitrail livide, Loin des maigres mauvais et des méchants pansus, Loin des senteurs de viande et d'étoffes moisies, Farce prostrée et sombre aux gestes repoussants; — Et l'oraison fleurit d'expressions choisies, Et les mysticités prennent des tons pressants, Quand, des nefs où périt le soleil, plis de soie Banals, sourires verts, les Dames des quartiers Distingués, — ô Jésus! — les malades du foie Font baiser leurs longs doigts jaunes aux bénitiers. 1871 ↑ À noter que ce vers est « faux »: c'est un décasyllabe et non un alexandrin. Certaines éditions l'ont corrigé d'après le contexte, de façon plus ou moins élégante. Édition Poésies complètes de 1895: « Dehors, le froid, la faim, et puis l'homme en ribote ». Édition de Bouillane Lacoste au Mercure de France en 1895: « Dehors, la nuit, le froid, la faim, l'homme en ribote ». Source: édition Le Livre de Poche établie par Daniel Leuwers, 1971, page 263.

Et tous, bavant la foi mendiante et stupide, Récitent la complainte infinie à Jésus, Qui rêve en haut, jauni par le vitrail livide, Loin des maigres mauvais et des méchants pansus, Loin des senteurs de viande et d'étoffes moisies, Farce prostrée et sombre aux gestes repoussants; - Et l'oraison fleurit d'expressions choisies, Et les mysticités prennent des tons pressants, Quand, des nefs où périt le soleil, plis de soie Banals, sourires verts, les Dames des quartiers Distingués, - ô Jésus! - les malades du foie Font baiser leurs longs doigts jaunes aux bénitiers.