Si C Est Un Homme Chapitre 1 En

La juxtaposition des phrases, l'utilisation du présent de narratiob traduisent bien cette brutalité. Le malaise physique des prisonniers est rendu sensible par un contraste violent entre le chaud symbolisé par « l'eau… bouillante: cinq minutes de béatitude », leur seul répit, et le froid: « pièce glacée, neige bleue et glacée de l'aube ». Ce malaise culmine par le fait qu'ils sont « obligés de courir nus et déchaussés », suprême humiliation, symbole de la vulnérabilité la plus extrême. La violence morale est traduite par l'expression: « en moins de temps qu'il ne faut pour le comprendre » (l9): on les prive déjà de la capacité à réaliser, à penser, à réfléchir: et comment comprendre une situation aussi inqualifiable, aussi absurde? On réalise à travers la manière de procéder des agresseurs que rien n'est laissé au hasard, que tout cela procède d'une mise en scène absurde mais délibérée visant à déshumaniser les prisonniers. On constate d'ailleurs que les agresseurs ne sont pas identifiables: dans le 1er paragraphe, ils apparaissent sous les termes « quatres hommes », l3 « barbiers »; dans le 3ème sous la forme du pronom personnel « ils » répété 8 fois; dans le dernier paragraphe sous la forme du pronom indéfini « on ».

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b. Les élus et les damnés Primo Levi observe deux catégories d'hommes: les élus qui vont survivre et les damnés enchaînés inéluctablement dans une voie mortelle. Parmi les élus, il distingue encore deux catégories: les prominents juifs, complices passifs de leurs oppresseurs puis oppresseurs eux-mêmes; les non-prominents dont la voie de salut vient soit d'une élévation de l'esprit, soit au contraire d'un renoncement aux valeurs humaines au profit de l'instinct de survie animale. Pour cette dernière catégorie, la lutte est difficile et Primo Levi laisse planer le doute sur ce qui lui a permis, à lui, de survivre. c. La Foi en l'Homme Au terme de l'œuvre, on prend conscience de l' optimisme qui la fonde: en effet, après la descente aux enfers, on s'élève peu à peu pour voir triompher l'humanité (cf dernier chapitre). Le texte rend tout d'abord hommage à l'ingéniosité et à l'opiniâtreté de l'homme quand il s'agit de sa survie. Il montre l'immense pouvoir de la volonté sur le corps. Par ailleurs, la résurrection de l'homme est rendue manifeste par le retour du partage, de la prise en compte de l'autre.

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Il n'y a pas un seul moment de la journée où ils sont tranquilles sauf le soir mais seulement pendant quelques pauvres heures ou ils peuvent réfléchir à ce que l'humain est capable de faire, prendre du recul à sa vie, « La faculté qu'à l'homme de se creuser un trou, de sécréter une coquille, de dresser autour de soi une fragile barrière de défense, même dans des circonstances apparemment désespérées, est un phénomène stupéfiant qui demanderait à être étudié de près. » (Page 84, Chapitre 5). Durant la journée leur travail paraît si long et infinie, sous la pression des nazis ils ne doivent pas faiblir. Certains travaux ne sont pas si désagréables comme celui de Primo Levi à la fin de son année aux camps, il s'estime même heureux, « Travailler c'est pousser des wagons, transporter des poutres, fendre des pierres, déblayer de la terre, empoigner à mains nues l'horreur du fer glacé. Tandis que moi je reste assis toute la journée, avec devant moi un cahier et un crayon… » (Page 220, Chapitre 15).

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Note de Recherches: La Descente Du Train - Primo LEVI. Recherche parmi 272 000+ dissertations Par • 21 Juin 2013 • 645 Mots (3 Pages) • 1 166 Vues Page 1 sur 3 Primo LEVI, Si c'est un homme, extrait chapitre 1 Et brusquement ce fut le dénouement. La portière s'ouvrit avec fracas; l'obscurité retentit d'ordres hurlés dans une langue étrangère, et de ces aboiements barbares naturels aux Allemands quand ils commandent, et qui semblent libérer une hargne séculaire. Nous découvrîmes un large quai, éclairé par des projecteurs. Un peu plus loin, une file de camions. Puis tout se tut à nouveau. Quelqu'un traduisit les ordres: il fallait descendre avec les bagages et les déposer le long du train. En un instant, le quai fourmillait d'ombres; mais nous avions peur de rompre le silence, et tous s'affairaient autour des bagages, se cherchaient, s'interpellaient, mais timidement, à mi-voix. Une dizaine de S. S., plantés sur leurs jambes écartées, se tenaient à distance, l'air indifférent. A un moment donné ils s'approchèrent, et sans élever la voix, le visage impassible, ils se mirent à interroger certains d'entre nous en les prenant à part, rapidement: « Quel âge?

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« Nous sommes descendus, on nous a fait entrer dans une vaste pièce nue, à peine chauffée. Que nous avons soif! Le léger bruissement de l'eau dans les radiateurs nous rend fous: nous n'avons rien bu depuis quatre jours. Il y a bien un robinet, mais un écriteau accroché au-dessus dit qu'il est interdit de boire parce que l'eau est polluée. » (Page 26, chapitre 2). Puis les déportés doivent se dévêtir de tous leurs biens, et même se raser la tête ils n'ont plus rien de ce qu'ils avaient. Ils sont des milliers à avoir perdu leurs montres, leurs chaussures, leurs habits et leurs cheveux. Tout ira dans un feu intense. Ils sont de plus obliger de se faire tatoué un numéro dont ils seront baptisés, « Häftling: j'ai appris que je suis un Häftling. Mon nom est 174 517; nous avons été baptisés et aussi longtemps que nous vivrons nous porterons cette marque tatouée sur le bras gauche. » (Page 35, Chapitre 2). Ils se font numérotés comme de vulgaire vache destinée à l'abattoir. CONDITIONS DE VIE Pendant 1 an avec Primo Levi, je peux enfin me rendre compte de la vie que ces pauvres juifs mènent et surtout de la dureté incessante.

1. Faire retentir un sinistre signal d'alarme Comme Primo Levi l'écrivait dans sa Préface de 1947: « Puisse l'histoire des camps d'extermination retentir pour tous comme un sinistre signal d'alarme », ainsi son œuvre soulève d'abord une problématique essentielle autour de la singularité de la Shoah et de la barbarie mise en œuvre. a. La singularité de la Shoah Dès le premier chapitre, Primo Levi souligne le sort exceptionnel et inédit réservé aux déportés: ce ne sont pas des prisonniers ordinaires, jugés par la société qui veut punir les criminels. En effet, Primo Levi et ses semblables sont innocents et leur châtiment leur apparaît comme incompréhensible: « de quoi aurions-nous dû nous repentir? Qu'avions-nous à nous faire pardonner? » b. La barbarie C'est notamment au cours des diverses sélections subies par Primo Levi que la barbarie mise en œuvre par les nazis apparaît dans toute son horreur. Au cours de cette épreuve, les prisonniers étaient catalogués selon qu'ils pouvaient encore être utiles par leur travail ou non.