&Quot;Nous Autres Civilisations, Nous Savons Maintenant Que Nous Sommes Mortelles&Quot; | Le Club

Il est dans la culture française un texte fameux. C'est, publié en 1919 dans La Crise de l'esprit, ce qu'écrit Paul Valéry: « Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles ». Cette phrase a été répétée des milliers et des milliers de fois. En un demi-siècle, elle est devenue un des lieux communs le plus fréquemment ressassés, un des sentiers battus le plus piétinés de France et du monde, un des sujets de dissertation le plus souvent imposés dans les lycées et à l'université. Il était quasiment impossible d'examiner la justesse de cette phrase, c'est-à-dire son adéquation au réel. Il n'était permis que d'abonder dans le sens de Valéry en rappelant les civilisations disparues (l'Atlantide, l'Égypte pharaonique, Assur, Sumer, Ninive, Babylone, etc. ) et les innombrables morts et destructions de la Première Guerre mondiale, en évoquant les exterminations de 1939-1945, la bombe atomique, etc. Outre ces références obligatoires, il était indécent de remarquer que Valéry faisait parler des choses ou des réalités abstraites qui n'avaient pas le don de la parole et que, par ce biais ou ce leurre, dit prosopopée, il versait dans une rhétorique spécieuse pour convaincre autrui de n'importe quoi, même de la vérité de choses fausses.

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Si cette crise ne conduit pas à une remise en cause de nos fondamentaux économiques et financiers, nous pourrons écrire sur le fronton de nos mairies, en lieu et place de la devise de la République, cette phrase de Paul Valéry: " Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles ". Car ce qui provoque l'effondrement des civilisations, c'est la sclérose d'institutions qui ne peuvent plus répondre à de nouveaux défis. Et Paul Valéry ajoute: " les circonstances qui enverraient les œuvres de Keats et celles de Baudelaire rejoindre les œuvres de Ménandre ne sont plus du tout inconcevables. Elles sont dans les journaux ".

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Nous autres, appartenant à l'espèce humaine, nous savons maintenant que, dans le cadre de la mondialisation, nous sommes mortels parce que nous perdons la maîtrise de notre avenir au travers d'accords commerciaux qui, n'ayant que faire de la permanence de l'écosystème, du sort des êtres humains, n'ont d'autre visée que: servir le profit immédiat et privé de quelques uns. Ironie, ceux, à qui profite ce crime qui est la disparition programmée de l'espèce humaine, sont appelés, eux aussi, à disparaître. C'est dire à quel degré de bêtise ils sont rendus. Nous sommes rendus, nous le grand nombre, pour ne pas réagir. Jadis, les civilisations étaient mortelles. Désormais, nous savons que notre espèce l'est. C'est une autre paire de manches.

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« Nous autres, civi­li­sa­tions, nous savons main­te­nant que nous sommes mor­telles. Nous avions enten­du par­ler de mondes dis­pa­rus tout entiers, d'empires cou­lés à pic avec tous leurs hommes et tous leurs engins; des­cen­dus au fond inex­plo­rable des siècles avec leurs dieux et leurs lois, leurs aca­dé­mies et leurs sciences pures et appli­quées, avec leurs gram­maires, leurs dic­tion­naires, leurs clas­siques, leurs roman­tiques et leurs sym­bo­listes, leurs cri­tiques et les cri­tiques de leurs cri­tiques. Nous savions bien que toute la terre appa­rente est faite de cendres, que la cendre signi­fie quelque chose. Nous aper­ce­vions à tra­vers l'épaisseur de l'histoire, les fan­tômes d'immenses navires qui furent char­gés de richesse et d'esprit. » Paul Valé­ry La crise de l'esprit, édi­tions NRF, 1919 Paul Valéry est un écrivain, poète et philosophe français, né le 30 octobre 1871 à Sète (Hérault) et mort le 20 juillet 1945 à Paris. Représentant éminent de la poésie symboliste, dans la lignée de son ami Stéphane Mallarmé, Valéry s'illustra également avec la publication d'essais qui en firent un des penseurs majeurs de son époque.

Koudelka ne souhaite pas immortaliser les ruines antiques, les figer dans une vision romantique, mais au contraire revenir encore et toujours sur les mêmes lieux pour en enregistrer les évolutions liées au passage destructeur du temps et des hommes, de la nature qui reprend ses droits. Ces paysages sont une ode aux ruines de la Mare Nostrum et nous interpellent sur la nécessité de sauvegarder l'héritage de cette civilisation – dont certaines des traces photographiées par Koudelka ont aujourd'hui disparu, comme à Palmyre. Ce qui l'anime, c'est la recherche de la beauté, une beauté qui à l'instar de celle des ruines antiques, résiste. Cette exposition est disponible à la BnF-Bibliothèque François Mitterrand (Galerie 2) depuis le 15 septembre et jusqu'au 16 décembre. Les billets sont réservables en ligne ici. L'entretien: analyse de la ruine par l'historien Johann Chapoutot Pour mieux comprendre les différents enjeux et significations que contiennent les ruines des civilisations passées, Marie Sorbier fait appel à Johann Chapoutot, professeur d'histoire contemporaine à la Sorbonne, et auteur, entre autres, de l'article Comment meurt un empire, où la ruine est analysée non plus comme ce qui reste d'une époque, mais comme le manifeste délibéré de ce qu'une civilisation veut faire perdurer d'elle-même dans les mémoires historiques.

Nous, Français, nous savons non seulement que la France est mortelle, mais aussi qu'elle est en train de mourir; et nous connaissons ceux qui ont entrepris cette œuvre de mort. Etienne Dolet