Comment Le “Bus Des Femmes” A Aidé Les Travailleuses Du Sexe À Se Mobiliser Pour Leurs Droits - Les Inrocks

Le lien entre la recherche académique et le militantisme social est alors établi, et ce dernier continuera de bénéficier de la première tant bien que mal, le "Bus des femmes" devenant une association en faveur des prostituées ( qui existe toujours aujourd'hui mais souffre de grandes difficultés financières). Le principe: un bus londonien rouge vif à deux étages stationnant aux abords de la rue Saint-Denis et se déplaçant aux Portes de Paris, à la rencontre des travailleuses du sexe. >> A lire aussi: Chez les travailleuses du sexe, les assassinats de femmes trans se multiplient dans l'indifférence Une prise de parole inédite "Le Bus, c'est une conquête des femmes, elles sont devenues des partenaires dans la prévention", affirme Lydia Braggiotti dans un entretien retranscrit dans les dernières pages du livre. Remboursement des frais de transport domicile-travail (salarié du secteur privé) | service-public.fr. Les prostituées ont toujours été victimes des clichés les plus éculés relatifs au « plus vieux métier du monde », lesquels les infantilisent et les cantonnent au statut de victimes économiques entièrement contraintes, voire les désignent comme des femmes de mauvaise vie, aux choix de vie répréhensibles.

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Alors qu'elles sont davantage encore stigmatisées par l'épidémie du sida (au même titre que d'autres groupes sociaux comme les usagers de drogues et les homosexuels) et fragilisées par la mondialisation qui met en concurrence les travailleuses du sexe nées en France avec des migrantes originaires d'Afrique et d'Europe de l'Est, les conditions de vie des prostituées au tournant des années 1990 deviennent dramatiques. Mais les a-t-on déjà entendues témoigner directement de leur quotidien sur la scène publique, dans les médias ou n'importe quel espace légitime? Programmes d'abonnement | RTC. Les cahiers dans lesquels elles s'expriment de manière épistolaire leur donnent une visibilité nouvelle, qui a fait date. Grâce à quatre « femmes-relais » qui les font circuler, les témoignages recueillis sont multiples, car l'éventail des situations est immense: la solidarité des femmes de la rue Saint-Denis n'est pas celle des boulevards extérieurs ou de la rue de Budapest à Saint-Lazare; les prostituées travaillant de jour et habitant avec leur famille n'ont pas le même quotidien que celles, en proie à la précarité la plus aiguë, qui partagent des studios ou financent leur came… Il y a autant de réalités différentes que de femmes, et les lire de manière individuelle en témoigne de manière bouleversante.

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>> A lire aussi: Comment la pénalisation des clients pourrit la vie des travailleuses du sexe Anne Coppel le déplore lors d'une présentation de l'ouvrage: "A cette époque-là, on pensait qu'elles allaient avoir accès aux droits qu'elles revendiquaient et qu'elles étaient bien des êtres humains comme les autres, or ça s'est dégradé de façon terrible…" Un constat qui rend d'autant plus poignante et instructive la lecture de ces lettres, trente ans plus tard. Le Bus des femmes: prostituées, histoire d'une mobilisation, Anne Coppel avec Malika Amaouche et Lydia Braggiotti, 152p., 20€.

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